Montée en flèche des lettres de change en Tunisie : Près de 40 milliards de dinars échangés à fin septembre 2025
Le système de paiement tunisien est en pleine mutation. Selon les dernières statistiques publiées par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), les lettres de change ont connu une progression spectaculaire au cours des neuf premiers mois de 2025. Cet instrument, longtemps considéré comme secondaire face aux chèques et aux virements, s’impose désormais comme un pilier des transactions financières et commerciales.
À fin septembre 2025, le montant global des lettres de change échangées a atteint 39,78 milliards de dinars, pour un volume de 3,4 millions d’opérations. Ce chiffre représente une hausse de 160 % par rapport à la même période en 2024, confirmant une adoption massive de ce moyen de paiement. Cette montée en puissance contraste fortement avec la situation des chèques, qui ont enregistré une baisse de 67,9 %, avec seulement 5,9 millions d’opérations pour un montant de 40,2 milliards de dinars. Le taux de rejet des lettres de change reste toutefois élevé, à 10,2 %, contre 2,2 % pour les chèques, ce qui souligne la nécessité d’un encadrement plus strict et d’une meilleure sensibilisation des acteurs économiques.
Parallèlement, les virements bancaires demeurent le moyen de paiement dominant en Tunisie. Sur les neuf premiers mois de l’année, ils ont totalisé 28,1 millions d’opérations, représentant un montant de 58 milliards de dinars. Cette tendance confirme la confiance des entreprises et des particuliers dans ce mode de règlement, jugé plus sûr et plus rapide. De son côté, l’e-paiement poursuit son essor, avec une progression de 30 % en valeur, atteignant près de 991 millions de dinars. Ce dynamisme reflète l’évolution des comportements de consommation et l’adoption croissante des solutions digitales.
L’analyse de ces données met en évidence une reconfiguration profonde du paysage des paiements en Tunisie. La montée en flèche des lettres de change traduit une réorientation des pratiques commerciales, tandis que la chute des chèques confirme le recul des instruments traditionnels. Dans le même temps, la digitalisation s’impose comme une tendance irréversible, portée par l’essor des virements électroniques et des paiements en ligne.
Cette mutation, confirmée par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), illustre la transition vers une économie plus moderne, sécurisée et digitalisée. Elle ouvre la voie à de nouvelles opportunités pour les acteurs financiers et commerciaux, tout en posant des défis en matière de régulation et de fiabilité des instruments utilisés.
source officielle : Banque Centrale de Tunisie (BCT).
