La Banque mondiale vient de revoir ses prévisions de croissance pour la Tunisie en 2025, offrant une perspective plus optimiste que celle initialement inscrite dans la Loi de Finances. Alors que le gouvernement avait fixé un objectif de 3,2 %, jugé ambitieux par plusieurs économistes, les nouvelles estimations suggèrent que la dynamique économique pourrait dépasser ce seuil, portée par une reprise des investissements, une stabilisation du secteur agricole et une amélioration des exportations.
Cette révision intervient dans un contexte économique marqué par des défis persistants. La Tunisie continue de faire face à un déficit budgétaire élevé, à une dette publique qui pèse lourdement sur les finances de l’État et à une inflation qui fragilise le pouvoir d’achat des ménages. Malgré ces contraintes, la Banque mondiale estime que des signaux positifs émergent, notamment grâce à une meilleure performance des secteurs productifs et à une reprise progressive de la demande externe.
l’objectif de 3,2 % fixé par la Loi de Finances 2025 était considéré comme ambitieux, mais que la révision à la hausse traduit une confiance prudente dans la capacité du pays à relancer son économie. Toutefois, cette confiance reste conditionnée à la mise en œuvre effective des réformes structurelles. La Banque mondiale insiste particulièrement sur la nécessité d’une réforme globale du système de protection sociale, afin d’améliorer le ciblage des aides, renforcer le suivi des programmes et élargir la couverture des ménages vulnérables.
Au-delà des chiffres, cette révision des prévisions de croissance revêt une dimension politique et sociale. Elle envoie un signal positif aux partenaires internationaux et aux investisseurs étrangers, qui scrutent attentivement la trajectoire économique tunisienne. Mais elle rappelle aussi que la croissance ne peut être durable sans une gouvernance financière solide, une transparence accrue et une meilleure inclusion sociale.
En définitive, la révision des prévisions de croissance par la Banque mondiale constitue une opportunité pour la Tunisie. Elle traduit une amélioration des perspectives économiques, mais elle souligne également l’urgence des réformes. Le pays se trouve face à un dilemme : transformer cette embellie en véritable relance durable ou risquer de voir ses fragilités structurelles freiner l’élan. La réussite dépendra de la capacité des autorités à conjuguer discipline budgétaire, justice sociale et attractivité économique.

